Ou quand j’en parle, je dis pour plaisanter que j’ai un ado de 6 ans à la maison.
Comme ça, ça paraît drôle. Comme ça, ça paraît léger.

Mais le quotidien, le vrai, pas les quelques minutes que je partage ici, est loin d’être drôle et léger.
Cela fait 6 ans qu’on est en quête de pistes, de réponses, pour accompagner au mieux Ethan.

En 6 ans, on s’en est pris des “oh il est un peu plus intense que les autres”, “vous êtes laxistes, faut sévir”, “il a son caractère”…
Mais plus les années passent, plus on sent, on sait, que ce n’est pas “normal”. Ce quotidien rempli de crises impossibles à calmer, cette violence tellement brutale, ces mots blessants, ces comportements incontrôlables, c’est le mien. Le nôtre.

Il y a quelques semaines, la vie a mis sur notre chemin un thérapeute qui a enfin mis des mots sur tout ça. Une personne qui nous a entendu, écouté et qui nous a dit que, non, ce n’est pas “normal” que ça se passe comme ça.

Aujourd’hui, il s’est passé un truc grave. Pas grave en mode “quelqu’un est mort”, non. Mais grave quand même. Et je me suis sentie envahie par une telle rage face à mon fils, que j’aurais pu tout casser chez moi. Je n’avais jamais ressenti ça, mais clairement, j’aurais pu tout détruire.
Je me suis coulée un bain et là, j’ai pris cette photo. Moi, en pleurs dans ma baignoire.
Impuissante face à tout ça, en rage contre mon propre enfant.

Alors sachez, que peut-être un jour, un parent viendra vers vous et vous dira que c’est dur avec son enfant. Qu’il ne sait plus quoi faire.
Par pitié, ne lui dites pas “oh c’est une pile” ou “tu lui mets pas de cadre”. Parce que parfois, c’est dur. Vraiment. Parfois, c’est pas normal.
Nos enfants ont leurs émotions, ils traversent des tempêtes émotionnelles intenses.
Mais parfois, c’est plus que ça. Et vivre ça au quotidien pendant des années en se sentant aussi seul(e), incompris(e), c’est dur.

Toutes ces journées à tout tenter, ces soirées à pleurer, à se remettre en question, à se demander ce qu’on fait de faux, se dire qu’on est un mauvais parent, qu’on a besoin d’aide mais que personne ne nous soutient.
C’est mon quotidien.