“C’est inné, ça se met en place tout seul, tu verras”.
“C’est naturel, toutes les femmes le font sans souci”.
“Bois du thé de fenouil et ça ira tout seul”.
Ces phrases, et d’autres, je les ai beaucoup entendues pendant ma première grossesse.
On m’avait tellement dit que ça se ferait tout seul, que je me suis trouvée vraiment désemparée quand les crevasses profondes sont arrivées. À la maternité, on me disait de persévérer malgré la douleur, malgré mes seins en sang. J’étais seule, mal informée et j’ai arrêté d’allaiter au bout de deux semaines. Je souffrais trop.

À ma deuxième grossesse, toujours le même discours à l’hôpital. Persévérer. Les mêmes douleurs et blessures qui revenaient, les mêmes phrases toutes faites “c’est normal, faut que ça se mette en place”.
je venais de vivre un accouchement express sans péridurale et on me disait de continuer, malgré les maux.
La découverte, trop tardive, des coupelles en argent n’y a rien fait. Deux semaines de douleurs atroces, de pleurs. Et passage au biberon.
Pour cette dernière grossesse, je voulais tenter d’allaiter, même si je ne pensais pas vraiment pouvoir y arriver. Pour moi, l’échec de mes allaitements était de ma faute. Je n’étais pas capable de nourrir mes enfants, alors que toutes les femmes semblaient le faire si facilement.
Et là vie a mis sur ma route Sandra, ma sage-femme, qui m’a fait totalement déculpabiliser.
Elle m’a dit que j’aurais du être entendue et accompagnée quand je disais aux infirmières que je souffrais. On a décidé ensemble de tenter l’allaitement, sans prise de tête.
J’ai aussi reçu les confidences de deux amies, qui ont souffert pendant un et deux mois. Que ce n’était pas facile ou inné d’allaiter, qu’il fallait s’accrocher et en parler.

Cela fait deux mois que j’allaite ma fille. Les six premières semaines ont été extrêmement difficiles, j’avais envie de hurler à chaque mise au sein, j’en ai pleuré.
Mon mari m’a soutenu tout au long du processus. J’ai envie d’abandonner. Après ce nouvel accouchement express, les tranchées, je ne supportais plus d’avoir si mal.
J’ai tenu bon, grâce à mon entourage!
Donc entourez-vous! Parlez-en!
Allaiter est naturel, mais parfois si dur.