On est pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour

Pierre Dac, humoriste et éternel adolescent 

L’adolescence est une période durant laquelle ont fait des essais et des erreurs et où l’on remet en question nos parents pour forger notre propre identité. L’adolescence est bien la période de la vie au cours de laquelle votre enfant change le plus rapidement !

Mais la très grande majorité des parents survivent à cette période tumultueuse.

Soyons réaliste. Il n’existe pas de mode d’emploi tout prêt pour être un parent d’adolescent.e. Tout comme il n’existe pas de parents parfaits. Ils sont tous uniques et les attentes sont grandes, surtout pour nous parents.

Rappelons-nous que nous n’avons pas à être parfait pour préserver une belle relation avec notre ado. Car même s’il.elle fait des efforts surhumains pour nous prouver qu’il.elle est autonome et indépendant.e, la réalité est qu’il.elle a encore besoin de notre soutien, de nos conseils, de notre amour et ceci pour plusieurs années encore.

Éduquer un enfant n’est pas une chose simple, mais éduquer un.e adolescent.e est un véritable défi. Et en pleine période de rébellion, quand l’adolescent.e exprime son agacement ou conteste tout simplement l’autorité parentale en claquant la porte, les nerfs peuvent être mis à rude épreuve.

La plupart des adolescent.e.s entrent en conflit avec leurs parents. Cette période, souvent perçue comme une étape incontournable vers l’âge adulte, est aussi douloureuse pour l’enfant que pour son père et sa mère. En cause, notamment, ce terrible silence qui s’érige soudainement entre les uns et les autres. Un silence d’autant plus assourdissant que l’on sait pertinemment ce qu’il cache : une avalanche de sentiments forts et d’émotions nouvelles que l’adolescent.e ne parvient pas à assimiler et encore moins à formuler.

adolescenceFort heureusement, nombreux sont les parents et les enfants qui n’ont pas peur de partager avec le monde entier les décisions radicales qu’ils ont prises:

“Dans notre maison, la règle était la suivante : “Fais-en bon usage, ou perds-en l’usage”. La porte a claqué ? On la descendait de ses charnières pendant une semaine.” “Tu as menti ? Nous ne croirons plus rien qui sortira de ta bouche durant une semaine, et nous chercherons des sources fiables pour vérifier toutes les déclarations.” “Parfois, il fallait faire preuve de créativité, mais le défi rendait cela intéressant. Maintenant, mes fils sont des adultes incroyables, même si nous ne nous accordons pas tout le crédit.”

Voici neuf recommandations lors de crises de notre ado: 

1. Écouter sans interrompre À partir d’un certain âge, les enfants peuvent traverser une crise émotionnelle dont ils font un récit bouleversé. Le mieux est de les laisser aller au bout car le simple fait d’exprimer ses sentiments est déjà en soi une forme de soulagement.

2. Faire preuve d’une sincère empathie Après s’être montré(e) à l’écoute, on peut soutenir son ado en faisant preuve d’empathie, par exemple en lui disant « je partage ton ressenti » ou « je suis désolé(e) pour toi ».

3. Valider ses préoccupations La validation est un procédé très efficace, notamment chez les adolescents. C’est rassurant pour eux de s’entendre dire : « Tes sentiments sont tout à fait légitimes et je comprends que tu aies cette réaction. » Si au contraire, les adultes leur disent : « Pourquoi tu réagis comme ça ? Il y a des gens qui souffrent bien plus que toi ! », le risque est qu’en plus de se sentir mal, ils se sentent également coupables.

4. Aider son ado à se préserver Essayons de montrer à son ado comment reprendre le contrôle de ses émotions. Pour ce faire, l’un des moyens est de l’aider à trouver du réconfort. Parlez-lui de certaines techniques pour se sentir mieux, comme le fait de respirer lentement et profondément.

5. Témoigner une confiance sans réserve Ayons des paroles réconfortantes. Dites par exemple : « je sais que c’est dur, mais ne t’inquiète pas, ces moments douloureux ne vont pas durer » ou « même si c’est très dur pour l’instant, je suis impressionné(e) par la manière dont tu arrives à faire face et par le fait qu’on puisse en parler ouvertement».

6. Proposer notre aide Si ni l’écoute, ni la validation, ni le réconfort n’ont fonctionné, l’étape suivante consiste à proposer son aide pour résoudre le problème. Demander à son ado s’il a besoin d’aide plutôt que de lui donner des conseils est un moyen de ne pas bloquer la discussion. Parfois, il ou elle nous répondra : « non, j’ai juste besoin de me défouler », et nous saurons que tout ce dont ils ont besoin est de l’écoute. Et si, au contraire, ils nous répondent oui, ils seront alors beaucoup plus réceptifs à nos conseils.

7. Diviser le problème en deux Il peut être utile de diviser les difficultés des nos adolescent.e.s en deux catégories : les choses sur lesquelles il est possible d’agir et les choses auxquelles on ne peut rien.

8. Chercher des solutions Pour les choses sur lesquelles il est possible d’agir, réfléchissons aux solutions possibles. Aidons notre ado à focaliser son attention sur la recherche de solutions constructives.

9. Prôner l’acceptation Encourageons notre ado à faire tout son possible pour accepter les problèmes qui n’ont pas de solution simple. Une bonne méthode est de poser la question en termes d’énergie : « Tu n’as pas une énergie illimitée, alors mieux vaut l’économiser pour ce sur quoi tu peux réellement agir. Ne la gaspille pas pour des choses sur lesquelles tu n’as aucun contrôle. »

C’est surtout si nous avons des attitudes parentales démontrant notre chaleur, notre écoute et une ouverture d’esprit que notre ado nous respectera, nous fera confiance et se laissera influencer par nous. D’abord et avant tout, il est important que nous acceptions que notre enfant soit une personne différente de nous. Cela peut paraître évident à première vue, mais de nombreux parents l’oublient parfois. Notre enfant est une personne différente de nous, dont nous souhaitez le bien et qui nous ressemble, mais qui a le droit de faire ses propres choix. Le chemin qui mènera à son bien-être et à son bonheur (que nous souhaitons tant) est peut-être un chemin différent du nôtre ou de celui que nous avions imaginé pour lui. Ainsi, il vaut mieux lui poser les questions qui l’aideront à trouver SON chemin, plutôt que de lui indiquer un chemin déjà tout tracé par nous.

La période de l’adolescence est la période où il.elle doit apprendre à se différencier, à peser le pour et le contre de tout ce que nous lui avons inculqué, et c’est sain qu’il.elle le fasse. Si nous le.la respectons et que nous avons une bonne relation avec lui.elle (malgré quelques conflits occasionnels), les chances sont qu’il.elle ne rejettera que très peu de vos valeurs et de vos opinions, qu’il.elle en adoptera une grande partie. 

Soyons humble, excusons-nous, reconnaissons notre erreur lorsque nous en faisons une et respectons-le.la ! Si nous voulons que notre adolescent.e nous respecte, nous devons d’abord le respecter.

Si nous voulons qu’il.elle reconnaisse ses erreurs, reconnaissons d’abord les nôtres.

Nous sommes encore et toujours un modèle pour lui.elle, même si c’est à temps partiel à cette étape ! Et pas de panique, un jour, nos enfants et nous rirons de cette époque qui aura fait de la maison un vrai champ de bataille.