Quel jeune parent ne rêve-t-il pas de dormir une nuit complète après la naissance de son bébé ?

Quelle future maman n’a pas entendu cette phrase « repose-toi maintenant, après tu ne pourras plus » ?

Ou encore quelle jeune maman n’entend pas « dors pendant que ton bébé dort ».

Dans la théorie ça parait simple dit comme ça ! Mais dans la réalité on se rend vite compte que même si on s’est reposé avant la naissance cela ne suffit pas à combler le manque de sommeil des premiers mois (ou premières années dans le pire des cas) et que dormir pendant que notre bébé dort n’est pas aussi facile que ça, d’autant plus si ce n’est pas le premier bébé de la famille. Dans ce cas, ça sera tout bonnement impossible de dormir en même temps que bébé puisqu’il faudra aussi s’occuper du grand frère et/ou de la grande sœur.

Mais alors comment faire pour être reposé malgré l’arrivée de votre tout petit ? Parce que c’est un fait, le manque de sommeil est mauvais pour notre santé physique et psychique.

Dans les premiers mois de vie de votre bébé, il est important de répondre aux besoins de votre nouveau-né le plus rapidement possible. Sans adulte il ne peut pas survivre ni même se construire. Le bébé humain a besoin de proximité, de se sentir en sécurité, de savoir qu’il peut compter sur ses parents. Ainsi petit à petit, un lien d’attachement sécurisant va se créer.

Le Dr Harvey Karp, part du principe que le bébé humain nait immature et par conséquent il doit finir sa croissance ex-utéro. Partant de ce principe, il a créé une approche multisensorielle à mettre en place avec le bébé durant les 3 premiers mois de vie. Cette approche appelée les 5S du Dr Karp ou encore le quatrième trimestre va permettre au bébé de faire la transition entre le monde intra-utérin et le monde extérieur. Dans le ventre de sa maman, le bébé était bercé par les mouvements de celle-ci ainsi que par les bruits de son corps, serré puisque l’espace y est restreint. Cette stratégie marche particulièrement bien lors des épisodes de colique du soir. Elle permet aux parents de créer une relation sécurisante et empathique qui va amener à un attachement sécurisant.

Le parent devra mettre en place et appliquer les 5S :
  • Emmailloter son bébé (swaddling)
  • Porter son bébé sur l’avant-bras légèrement sur le côté (side or stomach position)
  • Mettre un bruit blanc ou faire le shhhhhh (shushing)
  • Le bercer/balancer (swinging)
  • Lui donner une tétine (sucking)

sommeilIl faut toutefois avoir des attentes réalistes concernant le sommeil d’un nouveau-né. Il doit se réveiller la nuitpour répondre à ses besoins nutritionnels, ses besoins de confort affectif et de sécurité. Cette stratégie va permettre aux parents de créer un attachement sécurisant et permet un contexte visant à améliorer l’endormissement et le sommeil du bébé et par conséquent, celui de ses parents.

Lorsque le bébé grandit, différents facteurs peuvent influencer son sommeil. Mélanie Bilodeau, psychoéducatrice Québécoise en parle dans son livre « Soyez l’expert de votre bébé ». Le bébé est un être sensible à son environnement et aux changements et ces facteurs peuvent se traduire par des réveils nocturnes plus fréquents ou par des endormissements plus longs. Lorsqu’un changement arrive dans la vie de l’enfant, maladie, pic de développement, nouveauté, stress de son entourage, cela peut avoir une influence négative sur son sommeil. Il est important de réaliser que ce qui n’aura que peu d’influence sur le sommeil de l’adulte, peut avoir un impact fort sur celui de l’enfant.

Quelques informations pour démystifier le sommeil :
  • Le sommeil est individuel : il varie selon l’âge, le sexe, le développement, les besoins et l’histoire de l’individu
  • Le sommeil est impacté par l’environnement : le climat ainsi que l’ensoleillement vont jouer un rôle sur le sommeil de l’individu.
  • Le sommeil est marqué culturellement : à la naissance le bébé va devoir s’adapter à la culture dans laquelle il naît, aux traditions, aux routines de ses parents
  • Le sommeil est un processus évolutif qui va prendre de 3 à 5 ans pour se mettre en place.
  • Le bébé/l’enfant ne peut pas dormir comme un adulte tout comme une personne âgée ne dort pas de la même manière qu’un adulte actif
  • Seulement 16% des bébés entre 3 et 6 mois peuvent dormir 5 à 6 heures d’affilée
Et enfin quelques conseils pour favoriser le sommeil de votre enfant :
  • Créer un environnement calme et sécurisant, donnant la possibilité à l’enfant de se reposer le plus sereinement possible.
  • Prendre en compte les besoins de votre enfant et son tempérament. Il y a les petits et les gros dormeurs, les couche-tôt et les couche-tard, les enfants qui ont besoin du plus de stabilité possible, ceux qui ont besoin de se dépenser beaucoup…
  • Mettre en place un rituel et une routine du soir qui corresponde aux besoins de votre enfant et qui vous corresponde aussi. Si vous lui chanter une chanson et que vous n’aimez pas chanter, il le sentira et cela ne va certainement pas l’aider à avoir un bon sommeil
  • Idéalement, il faudrait que le bébé ait des habitudes autonomes pour l’endormissement. C’est-à-dire qu’il puisse reproduire par lui-même ses habitudes d’endormissement. Si vous lui donner une tétine, il faut qu’il puisse la remettre seul autrement il faut vous attendre à devoir vous lever la nuit pour la lui redonner
  • Proposez une alimentation variée et adaptée à votre enfant. Le fait d’ingérer du sucre après 16h n’est pas recommandé puisque le sucre stimule l’organisme
  • Et surtout faites en sorte que votre enfant ait une vie stimulante donc qu’il puisse jouer dehors la journée, apprendre, bouger, avoir de l’amour à profusion et de la sécurité.

Encore quelques faits à savoir et prendre en compte. Dans notre société occidentale, il est normal et même recommandé de mettre l’enfant dans son lit, dans sa propre chambre et de ne répondre à ses besoins que par le son de la voix qui fait office de cordon ombilical. C’est ce qu’on appelle la culture distale.

Dans les sociétés non occidentales soit tous les pays hors de l’Europe et de l’Amérique du Nord, la norme est plus à la culture dite proximale. La culture proximale est le fait de répondre aux besoins de l’enfant par le toucher, le portage, l’allaitement à la demande… l’espace de sommeil est souvent partagé.

Ce qui est important c’est que ce que vous mettez en place pour le sommeil de votre enfant soit bon pour lui, pour vous et que cela corresponde à vos valeurs familiales. Il n’y a pas de juste, ni de faux en matière de sommeil. Je vous jure que votre ado ne dormira plus avec vous à ses 15 ans si vous décidez de faire du co-dodo.

Si malgré tout vous vous sentez épuisé ou perdu face au sommeil de votre enfant, et que vous ressentez le besoin d’aller plus loin dans la démarche, je me ferai un plaisir de vous accompagner.