Il y a quelques temps, mon fils de 10 ans a fait de la trottinette à pieds nus et sest fait mal au talon (contusion interne).

Peu de temps avant cet incident, je lui avais rappelé de mettre des chaussures pour trottiner. Malgré son âge« de raison », mon conseil est resté sans effet ; sans doute en avait-il défait sans chaussures et sans se faire mal !

Il y a de nombreuses situations que nous identifions rapidement comme étant « risquées » ou propices à un accident, même si la probabilité est faible : un peu comme passer derrière un cheval et recevoir un coup de sabot. Les recommandations de prudence et l’aide à la distinction des dangers font partie du kit parent, mais les parents devraient parfois lâcher un peu de lest : trop de mises en garde peut aussi provoquer des accidents.

Une situation qui me vient à lesprit est un enfant de ma connaissance qui sest ouvert le menton en faisant de la trottinette. Son père, pensant que son enfant perdait le contrôle de sa trottinette, lui a crié de faire attention. Lenfant sest alors retourné vers son père et, est tombé sur le menton. Ici nous ne saurons jamais si le parent a évité le pire à son enfant ou sil a provoqué laccident. Il ne reste pas moins que chaque parent juge les dangers extérieurs avec son propre « curseur à menace ».

On a peut-être raison de ne pas faire confiance à un cheval ou une trottinette, mais on devrait faire confiance à son enfant.

Revenons au nœud de larticle qui réside dans les phrases, bien souvent automatisées, que nous pouvons prononcer une fois que lenfant sest fait mal alors que nous lavions mis en garde. Les principales qui me viennent à lesprit et que jai moi-même beaucoup entendues sont :

« Je te lavais dit ! »

 « Tu le fais exprè? »

« Ben voilà ! »

Ces phrases culpabilisantes et moralisatrices ne soignent en rien, bien au contraire. Si un autre adulte venait à les prononcer à notre encontre, cela nous agacerait fortement.

En fin de compte, ces phrases permettent bien souvent au parent d’évacuer son agacement vis-à-vis de la situation et de lenfant. Mais nous oublions trop souvent quen tant que parents nous pouvons transmettre toute la connaissance que nous voulons, nous ne pourrons pas transmettre de lexpérience. Et cest une bonne nouvelle quun enfant de 10 ans nait pas un vécu dadulte de 45 ans, non ?