En tant que parent, l’entrée à l’école de nos enfants est un moment important où nous devons les laisser faire leurs apprentissages avec leurs pairs.

Au-delà de la réussite scolaire, nous avons à cœur qu’ils aient les compétences sociales pour s’épanouir au sein de l’école.

 “ Vont-ils se faire des amis ? Vont-ils s’amuser avec eux ? Est-ce qu’ils seront invités aux anniversaires ? “

Nous sommes évidemment inquiets lorsque ce n’est pas le cas et d’autant plus si notre enfant développe des comportements qu’il n’avait pas auparavant, comme de l’agressivité, s’il s’enferme sur lui-même ou que ses résultats scolaires chutent.

” Notre enfant a-t-il des ennuis ? Se fait -il embêter par ses camarades ? Est-il harcelé ? Comment faire pour l’aider ? “

Je suis papa de deux enfants et j’ai moi-même était confronté à ces questions et c’est pour ça que j’aimerais vous présenter deux méthodes qui peuvent aider nos enfants à lutter contre le harcèlement.

Méthode de la préoccupation partagée d’Anatol Pikas.

Anatol Pikas était professeur en psychologie de l’éducation et il a mis au point la méthode de préoccupation partagée. C’est une méthode qui questionne les harceleurs présumés sur l’état de santé psychique ou/et physique de la personne harcelée.

Anatol PikasCette méthode est destinée essentiellement aux structures scolaires. Un pôle de personnes formées à la méthode constitue l’organe où les élèves harcelés peuvent venir se confier.

Cette approche consiste ensuite à intervenir alternativement auprès des harceleurs et de la cible de ces derniers. Le point central étant de faire prendre conscience aux harceleurs l’état de santé des élèves harcelés. Les harceleurs sont amenés progressivement à se mettre, en quelque sorte, à la place de la cible et envisagent comment ils pourraient l’aider à aller mieux.

Cette méthode a fait ses preuves dans les pays où elle a été mise en place. En effet, plus de 80% des cas de harcèlement ont été résolue grâce à cette méthode.

Ce que je peux retenir en tant que parent de cette méthode c’est que notre enfant a besoin d’être entendu et compris dans cette difficulté. Pour cela il faut faire preuve de grande compassion et d’amour envers lui et il faut aussi éviter certains pièges qui ne font qu’aggraver la situation. Par exemple, éviter de vouloir le rassurer à tout prix, nier ou minimiser sa souffrance, lui prodiguer des conseils ou le culpabiliser.

Méthode du 180° d’Emmanuelle Piquet

Emmanuelle Piquet est psychopraticienne et spécialiste de l’Ecole de Palo Alto et elle a mis au point la méthode du 180°. Cette approche permet de donner des compétences à l’enfant qui se fait harceler. Tout le monde peut s’exercer avec ces outils.

Dans un premier temps l’enfant harcelé décrit la situation qu’il vit et les moyens qu’il utilise pour que cela cesse. Evidement les moyens utilisés par l’enfant ne fonctionnent pas, sinon le harcèlement cesserait.Emmanuelle Piquet

L’idée de la méthode est de faire l’inverse de se qui a était fait jusqu’à présent et de préparer ce que Emmanuelle Piquet appelle une flèche avec l’enfant :

  • En tant que parent on travaille la situation avec notre enfant.
  • On élabore la flèche ensemble et on joue aux jeux de rôle jusqu’à notre enfant soit parfaitement sûr de pouvoir envoyer la flèche.
  • La flèche est destinée à la personne qui mène le groupe de harceleurs.

Je vais illustrer cette méthode avec un exemple très simplifié pour plus de clarté :

Killian traite Enzo de cas social dans la cour de récréation. Enzo lui répond doucement d’arrêter. C’est comme s’il lui disait de continuer.

Donc le 180°, va consister à lui dire « continue » mais de manière affirmée. Enzo lui répondrait donc : « C’est toi la cas social parce que tu es obligé de me parler pour avoir une vie ! »

La méthode a pour effet un arrêt du harcèlement dans la plupart des cas. Avec le 180°, les parents sont acteurs dans le soutien de leurs enfants. Cela permet aussi aux enfants de prendre confiance dans leurs capacités à se défendre dans le milieu scolaire dont les parent ont oublié les règles.

Le point commun du harcèlement est la souffrance des enfants harcelés et des parents de ces enfants qui sont souvent démunis. Ces deux méthodes, bien que très différentes dans leurs approches, peuvent donner un début de réponse à cette souffrance.

Bibliographie

PIGUET, Emmanuelle, 2016. Je me défends du harcèlement. Paris : Albin Michel Jeunesse.

ISBN : 978 2 226 32113 8

Bellon, Jean-Pierre, Gardette, Bertrand, Quartier, Marie, 2016. Harcèlement scolaire : le vaincre, c’est possible. Paris, ESF Sciences humaines.

 ISBN : 978-2-7101-4357-4